D&RI100 : Les plus grandes entreprises de démolition au monde

Photo : Liberty Industrial

Alors que les marchés mondiaux continuent d'évoluer, le rapport D&Ri100 de 2025, qui présente le chiffre d'affaires de 2024, montre que les principaux entrepreneurs mondiaux en démolition ont collectivement augmenté leurs revenus à 8,98 milliards de dollars, soit une hausse de 8,2 % par rapport aux 8,29 milliards de dollars de 2023.

Cette croissance s'est produite malgré la hausse des coûts, les pressions inflationnistes et une activité de construction inégale, soulignant la résilience du secteur, son adaptabilité opérationnelle et sa capacité à répondre à l'évolution de la demande, même si les performances ont varié d'une entreprise à l'autre.

résilience du secteur de la démolition

L'augmentation de près de 690 millions de dollars du chiffre d'affaires combiné démontre comment les principales entreprises de démolition ont su tirer parti des opportunités stratégiques malgré les difficultés plus générales du marché.

Alors que l'activité mondiale de construction a ralenti dans certaines régions clés, la croissance globale du secteur reflète son rôle essentiel dans le renouvellement des infrastructures, le réaménagement urbain et les pratiques de construction durables.

Les entreprises de construction nord-américaines ont continué de bénéficier de dépenses publiques importantes, même s'il reste à voir si cette situation se maintiendra.

Parallèlement, les entreprises européennes continuent de s'adapter à des réglementations environnementales et à des exigences de développement durable plus strictes.

Les marchés émergents d'Asie et d'Amérique du Sud ont également affiché une demande croissante, stimulée par l'expansion industrielle et l'urbanisation.

Différences régionales

L’Europe reste le principal contributeur régional, représentant 50,22 % du chiffre d’affaires total de 2024, même s’il convient de souligner que ce chiffre a fluctué ces dernières années et qu’il est à son plus bas niveau depuis 2023.

Des entreprises telles que Ferraro Group (Allemagne), Hagedorn Unternehmensgruppe (Allemagne) et Max Wild (Allemagne) illustrent l'importance accordée par la région à une démolition technologiquement avancée et respectueuse de l'environnement.

Les investissements dans le recyclage des matériaux, les machines à faibles émissions et les services d'analyse structurelle ont permis aux entreprises européennes de se positionner en chefs de file des pratiques de démolition durable. En revanche, l'absence de réglementation en Amérique du Nord explique que leurs homologues soient moins avancés dans cette voie.

Photo : Max Wild

L’Amérique du Nord est restée globalement stable en termes de représentation dans le top 100 ces dernières années, et c’est ce que nous constatons ici.

Les entreprises de la région contribuent à hauteur de 42,53 % au total de 2024, grâce au soutien des programmes fédéraux d'infrastructures et des grands projets publics.

Des entreprises américaines telles que North Star, Penhall et Brandenburg Industrial Service Co illustrent parfaitement l'orientation du secteur vers les démolitions industrielles de grande envergure et les travaux financés par le gouvernement.

On note également l'entrée en scène d'une nouvelle entreprise, Integrated Demolition, basée en Californie, qui se classe directement à la 25e place.

Les entreprises canadiennes de démolition, notamment Priestly Demolition et Murray Demolition, ont également maintenu de solides performances malgré les fluctuations du marché régional.

Le reste du monde a représenté 7,27 % du chiffre d'affaires total, reflétant les opportunités émergentes sur des marchés tels que l'Amérique du Sud et l'Asie.

Des entreprises comme la chilienne Flesan et la brésilienne Fabio Bruno Construcoes profitent des fermetures industrielles et de l'expansion urbaine, en intégrant souvent des technologies de pointe en matière de sécurité et de détection de l'amiante dans leurs opérations.

Le Grupo Mitre, basé en Argentine, est également un nouvel entrant dans la région, se classant parmi les 80 premiers.

Ailleurs, deux nouvelles entreprises basées en Russie figurent sur la liste, Volgaspectory (35) et Likvidator (68) affichant toutes deux de solides résultats en 2024.

Changements notables

En 2024, plusieurs entreprises ont enregistré une croissance remarquable. Max Wild a vu son chiffre d'affaires bondir de 39,9 % pour atteindre 274,4 millions de dollars.

MGL Demolition au Royaume-Uni a enregistré une augmentation de 60,8 %, reflétant une diversification stratégique et une modernisation de sa flotte.

Aux États-Unis, la société Dickson a réussi à se tourner vers les contrats financés par l'État fédéral et les États, enregistrant une hausse de 66,4 % de son chiffre d'affaires.

À l'inverse, certaines entreprises ont subi des difficultés liées à des retards de projets ou à la hausse des coûts d'exploitation. Parmi les baisses notables, citons celles de Keltbray (-9,5 %) et de Brandenburg Industrial Service Co (-10,8 %), illustrant les défis persistants que représente l'équilibre entre la taille opérationnelle et la volatilité du marché.

Cependant, certains résultats doivent être considérés comme anecdotiques en raison du manque de données, ce qui signifie que des estimations ont été nécessaires.

Perspectives du secteur de la démolition

Malgré les pressions inflationnistes, de nombreux entrepreneurs ont réussi à maintenir ou à améliorer leur rentabilité grâce à une sélection stratégique des projets, à une efficacité opérationnelle accrue et à l'adoption de techniques de démolition durables.

La croissance continue du secteur témoigne d'une forte demande sous-jacente pour les services de démolition, notamment dans le cadre du renouvellement des infrastructures, du réaménagement urbain et de la construction respectueuse de l'environnement.

À l'avenir, les entreprises de construction devraient diversifier davantage leurs portefeuilles de projets, investir dans la modernisation de leurs flottes et s'étendre aux marchés émergents.

Avec l'accélération de l'urbanisation en Asie et en Amérique du Sud, et le durcissement des réglementations en matière de développement durable en Europe, le secteur est bien placé pour allier expertise technique et responsabilité environnementale, assurant ainsi son rôle essentiel dans l'écosystème mondial de la construction.

Cependant, comme l'ont montré des classements récents, une hausse des revenus pourrait davantage témoigner de la résilience que de la prospérité. Néanmoins, le secteur a enregistré de solides performances en 2024 et laisse entrevoir une croissance continue pour l'année à venir.

Remarque : Le classement complet D&RI100 sera publié dans le numéro du quatrième trimestre de D&RI.